L'auteur

Jonathan Dee écrit pour le New York Times Magazine, la revue Harper's et la Paris Review. Il enseigne à l'université de Columbia.
"Les Privilèges" est son quatrième roman, le premier publié en France. Il a reçu le Prix Scott Fitzgerald, le 26/05/2011.

Le livre

Adam et Cynthia ont tout pour eux. Mariés à la sortie de la fac, ils forment un couple parfait auquel rien ne résiste. Deux magnifiques enfants et une brillante carrière dans la finance plus tard, leur beauté, leur provocante jeunesse et leur insolente réussite sont toujours inaltérées. Le monde autour n'existe pas, ou bien par le frisson du danger qu'il procure, mais leur noyau demeure, irréductible et indestructible, telle une forteresse dorée. Au coeur de cette famille, le roman dépeint son paradoxe : une intimité de papier glacé, des êtres humains prisonniers de la machine à succès qu'ils ont créée, et les effets décadents de leurs irrésistibles appétits. Portrait d'une famille américaine étourdie de désir, d'argent et de beauté, Les Privilèges, bûcher des vanités du 21e siècle, brosse le tableau remarquablement subtil et cynique d'une nouvelle classe sociale, les ultra-riches, et pose sur l'Amérique post-11 Septembre un regard qui interroge, observe et fait saillir l'absurde, le vice ou la déshérence de personnages en fuite.

Mon avis

Au premier chapitre de ce roman, nous assistons au mariage d'Adam et Cynthia. La description du mariage, de l'atmosphère est tout simplement formidable. Le ton est ironique, les personnes plus ou moins déjantées, un humour grinçant. Tous les ingrédients sont là.

On suit, au fur et à mesure de l'avancée dans le livre, le déroulement de leur vie, de leurs ambitions toujours grandissantes, et de la vie de leurs enfants, aussi différents l'un de l'autres.

Il y a une vraie description, sans jugement à l'emporte-pièce. Nous sommes spectateurs de leur vie. Pour commencer, il est vrai, une certaine envie s'empare. Mais progressivement, au fil des pages et de leur vie, l'absurdité de leur situation apparait, implacablement. Les personnages se déshumanisent, et progressivement, le lecteur est confronté à un choix, de la même manière que le feront les deux enfants: rejeter ce monde de privilèges ou l'accepter et en profiter.

Pour autant, comme je le disais, l'auteur ne porte pas de jugement sur la volonté pour Adam de s'enrichir. Ce n'est pas pour un simple "appât du gain" mais par un souhait de devenir autonome, que ce soit au niveau professionnel ou au niveau personnel.

Les critiques mentionnaient que ce livre était une chronique impitoyable du monde des riches d'aujourd'hui. Un roman dont le personnage principal est un banquier qui perd sa voie pour emprunter celle de l'illégalité avec le délit d'initié. Ces critiques ont vu juste.

En pleine crise bancaire et en pleine crise économique, le roman touche diablement juste.

Les privilèges - Jonathan DEE

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